Clinique

2023 – Conduite à tenir face à un patient souffrant de trouble dysmorphique corporel au cabinet dentaire


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Participants

AVEC LA PARTICIPATION DE :

C. Willmann, E. Perin, O. Etienne
Résumé :

Le Trouble Dysmorphique Corporel (TDC) est une pathologie psychiatrique : les patients sont obsédés par un défaut physique mineur ou inexistant de leur corps, sans conscience de la nature pathologique du trouble (1). Les manifestations incluent des comportements compulsifs en réponse aux pensées obsessionnelles concernant leur apparence, ainsi que des comportements « de sécurité » et des pensées suicidaires dans 80% des cas.

Le TDC touche environ 2% de la population générale et 13% des patients hospitalisés en psychiatrie, avec une prévalence plus élevée chez les femmes (2,5%) et les jeunes adultes de 18 à 34 ans (2,6%) (2). Au cabinet dentaire, certains signes peuvent alerter le praticien : le patient consulte avec une demande esthétique forte concernant un « défaut » mineur ou inexistant de son apparence, a des attentes irréalistes par rapport aux soins, camoufle son sourire, a un rapport pathologique au miroir, présente des comportements compulsifs et des comorbidités telles que les troubles obsessionnels compulsifs et les troubles du comportement alimentaire (3).

Pour dépister le TDC, deux questionnaires relatifs aux soins esthétiques sont scientifiquement validés : le « Body Image Disturbance Questionnaire » et le « Dysmorphic Concern Questionnaire », et peuvent être utilisés au cabinet dentaire (4). En cas de résultat positif, le patient doit être orienté vers un médecin généraliste puis un psychiatre référent pour évaluation et mise en place d’une stratégie thérapeutique appropriée si nécessaire.

La décision du recours ou non aux soins esthétiques bucco-dentaires sera prise ultérieurement et après concertation entre le psychiatre, le chirurgien-dentiste et le patient. Ce parcours de soins transdisciplinaire vise à garantir une prise en charge confortable, raisonnée et apaisée pour toutes les parties impliquées ainsi qu’à limiter les échecs thérapeutiques.