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2023 – Le tissu gingival : intérêt en médecine-légale et régénératrice 


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Participants

AVEC LA PARTICIPATION DE :

S. Mascarell, A. Poliard, T. Delabarde, C. Torrens, B. Ludes, A-M Collignon
Résumé :

Le délai post-mortem (DPM) correspond au temps écoulé entre le décès d’un individu et son analyse médico-légale. C’est une donnée médico-judiciaire indispensable mais les techniques actuelles ne permettent pas d’établir des valeurs précises et reproductibles. Afin d’apporter une approche complémentaire dans ce contexte, nous étudions la cinétique d’expression et les produits de dégradations des protéines de la voie de l’hypoxie médiée par HIF1-α, dans les tissus gingivaux. La gencive apparait comme un tissu de choix pour les analyses post-mortem par sa localisation à la fois externe (accès peu mutilant lors d’une autopsie) et interne (exposition moindre à la putréfaction précoce grâce à la protection labiale). Le tissu gingival est riche en cellules diverses, dont des cellules au potentiel souche (GSC) ayant une appétence pour les conditions hypoxiques. Afin d’évaluer notre hypothèse, nous avons d’abord travaillé sur le modèle souris et étudié l’expression de HIF-1α à différents temps post-mortem (qPCR, Western Blot et histo- et immuno-marquages). La nature des cellules responsables de l’expression de HIF- 1α a été recherchée via des cultures cellulaires. Nos résultats montrent (1) une bonne stabilité postmortem du tissu gingival (2) une augmentation de l’expression de l’ARNm de HIF-1α en fonction du temps post-mortem (3) la présence de la protéine HIF-1α jusqu’à 4h après la mort (4) une stabilité des protéines totales jusqu’à 8h post-mortem (5) la présence au sein du tissu gingival post-mortem d’une population de cellules « GSC-like » capables de multi-différenciations et d’exprimer HIF-1α. Cette étude pré-clinique a permis de démontrer l’utilité du tissu gingival pour les analyses post-mortem et l’intérêt potentiel de l’analyse de protéines comme HIF-1α pour l’estimation du DPM. Nous avons dès lors développé une collaboration avec l’Institut médico-légal de Paris et avons commencé nos analyses sur tissu gingival cadavérique humain. Les premiers résultats chez l’Homme corroborent ceux retrouvés chez la souris.